
15 April 2025
Augmentation mammaire : seins figés ou qui bougent ?
Augmentation mammaire :
seins figés ou qui bougent ?
"Docteur, est-ce que mes seins vont encore bouger naturellement après l’opération ?"
C’est l’une des questions les plus fréquentes que l’on me pose en consultation. Beaucoup de patientes redoutent un effet figé, des seins trop ronds, immobiles, artificiels… bref, tout ce qu’elles ne veulent pas.
Alors je vais vous répondre clairement : oui, des seins opérés peuvent bouger naturellement après une augmentation mammaire avec prothèse.
Mais ce résultat naturel ne tient pas du hasard : il repose sur des choix techniques précis à chaque étape de l’intervention.
Voici comment j’y veille.

À quoi ressemble une augmentation mammaire naturelle ?
Une augmentation mammaire réussie, c’est avant tout un résultat qui ne se devine pas au premier regard, ni au toucher, ni au mouvement. Les seins doivent s’intégrer harmonieusement au corps, bouger en douceur avec lui (en “dynamique”, sans effet figé, type faux seins ou trop rigide.
Pour cela, plusieurs paramètres doivent être réunis :
- Une bonne qualité de peau et de tissu mammaire,
- Un implant bien choisi,
- Une technique chirurgicale adaptée,
- Et des suites post-opératoires respectées.
Je vous explique point par point ce qui permet d’obtenir ce rendu naturel et mobile.

1. La texture de l’implant joue un rôle essentiel
On ne le sait pas toujours, mais l’enveloppe de l’implant mammaire influence directement la manière dont il bouge dans le sein.
Aujourd’hui, il existe différents types de textures :
- Les implants lisses ou microtexturés, souples, qui permettent un mouvement plus fluide et naturel.
- Et les implants macrotexturés ou en polyuréthane, qui sont parfois utilisés pour donner un effet plus figé, plus fixe, notamment dans certains pays.
Pour ma part, je privilégie des implants mammaires ronds dits “ergonomiques”, à enveloppe lisse et/ou légèrement texturée, qui gardent une certaine mobilité sous la peau.
C’est un choix technique qui participe grandement à un résultat souple, naturel.

2. La loge de l’implant mammaire : un espace chirurgical millimétré
Quand je réalise une augmentation mammaire, je commence par créer une loge, c’est-à-dire l’espace dans lequel l’implant va être inséré.
Cette loge peut être :
- Devant le muscle,
- Derrière le muscle (en dual plan)
Mais au-delà de la position, c’est la taille de cette loge qui est cruciale.
➡️ Si la loge est trop grande, l’implant sera mobile de façon excessive, ce qui peut provoquer un déplacement ou un effet de vague.
➡️ Si elle est trop petite, l’implant sera comprimé, avec un risque de plis visibles, d’inconfort et… de rigidité.
Le bon équilibre, c’est une loge ajustée au millimètre près, qui maintient l’implant en place tout en lui laissant une liberté de mouvement contrôlée.

3. La stabilisation du résultat se joue aussi après l’opération
Une fois l’implant mammaire en place, votre corps va former une capsule naturelle autour de lui.
Ce phénomène de cicatrisation est normal et permet de stabiliser l’implant dans sa loge, sans pour autant le figer.
Mais pour que cette capsule se forme correctement, il est indispensable de respecter les consignes post-opératoires :
- Repos pendant les premières semaines,
- Pas de mouvements brusques, ni de port de charge lourdes ou de sport trop tôt,
- Port du soutien-gorge de contention adapté.
En général, la loge est considérée comme stable entre 6 semaines et 3 mois après l’intervention
Une fois cette phase passée, les seins retrouvent une souplesse naturelle, qui continue d’évoluer positivement dans les mois qui suivent.

Et les coques mammaires dans tout ça ?
Lorsqu’on parle de prothèses mammaires, on entend souvent parler de "coque".
Il s’agit en réalité d’un phénomène de réaction excessive du corps à l’implant : la capsule naturelle (vu plus haut) qui se forme autour de la prothèse devient anormalement épaisse, dure et contractée.
Cela peut entraîner une sensation de fermeté, une douleur, voire une déformation visible du sein.
Ce phénomène, appelé "coque mammaire" ou contracture capsulaire, reste rare aujourd’hui, notamment lorsqu’on place l’implant derrière le muscle (1), mais aussi grâce au choix des implants adaptés (2), ainsi qu’au strict respect des conditions d’asepsie (3) pendant l’intervention. En effet, le phénomène de coque est souvent en lien avec le biofilm, c’est-à-dire une contamination autour de l’implant par un micro microbe. Toutes les précautions sont donc prises pour limiter ce risque.
Personnellement, je prends toutes les précautions nécessaires pour réduire au maximum ce risque, qui reste aujourd’hui d'environ 0,002 % dans ma pratique (1 cas sur 500). Lorsqu’une coque survient malgré tout, des solutions existent, allant de la simple surveillance à une réintervention si nécessaire.
➡️ Le plus important est d’avoir un suivi rigoureux et de rester à l’écoute des sensations éventuelles dans les mois ou années qui suivent l’opération.

Conclusion : oui, les seins opérés peuvent rester naturels… et bouger !
L’effet figé après une augmentation mammaire n’est pas une fatalité.
Il résulte souvent d’une technique inadaptée, d’un implant mal choisi ou d’une loge mal réalisée.
De mon côté, je mets tout en œuvre pour que le résultat soit :
- Visuellement naturel,
- Agréable au toucher,
- Et mobile, dans la limite de ce que permet la morphologie de chaque patiente.
La mobilité des seins après augmentation dépend donc d’un ensemble de choix chirurgicaux précis, fondés sur l’expérience, la rigueur technique… et une bonne communication avec vous, en consultation.
FAQ
Augmentation mammaire naturelle Lyon
- Est-ce que les seins avec implants bougent exactement comme des seins naturels ?
Pas tout à fait. Même si le résultat est très proche du naturel, un œil expert peut percevoir une légère différence. Cela dit, pour la plupart des femmes — et de leurs proches — le mouvement reste fluide et très naturel. Cela dépend aussi du sein originel et de l’importance du tissu graisseux et mammaire. - Les implants peuvent-ils "tomber" ou glisser s’ils bougent trop ?
Non, pas si la loge est bien réalisée et que les consignes post-opératoires sont respectées. Une loge trop grande ou des mouvements trop précoces peuvent en revanche favoriser un déplacement de l’implant, appelé malposition. C’est pourquoi le repos est essentiel après l’intervention. En revanche, avec le temps et les évènements de la vie (variation de poids, variations hormonales, âge, grossesses, allaitement), la peau de seins peut se relâcher, modifiant l’aspect de la poitrine avec un implant plus bas. - Est-ce que certaines positions d’implant figent plus que d’autres ?
Oui. Des implants trop volumineux sous une peau fine et une femme ayant peu de tissus mammaire à l’origine peuvent donner un aspect plus rigide. À l’inverse, une pose bien pensée en dual plan (partiellement derrière le muscle) donne souvent un rendu plus mobile et naturel. Dans certains cas, un transfert de graisse (lipofilling mammaire) permet d’adoucir encore davantage le décolleté pour une rendu encore plus naturel.
- Quel est le type d’implant mammaire qui donne le plus de naturel au toucher ?
Les implants en gel de silicone cohésif souple, avec une enveloppe lisse, sont aujourd’hui les plus utilisés pour obtenir un toucher proche du naturel. La forme anatomique ou ronde dépend ensuite du rendu souhaité et de la morphologie de la patiente. - Que faire si mes implants me semblent trop rigides après l'opération ?
Des seins hauts, bombés et durs, c’est normal dans les premiers jours / semaines qui suivent l’opération ! Il faut laisser le temps à l’oedème de se résorber et aux tissus de s’assouplir. Si la sensation persiste au-delà de 3 à 6 mois, une consultation est recommandée pour évaluer la situation.
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Références :
- Comparison of capsular contracture rates in subglandular versus submuscular breast augmentation. Wiesman IM et al. – Aesthetic Plast Surg. 2004
- A prospective study of the incidence of capsular contracture with textured versus smooth silicone breast implants. Poeppl N et al. – Aesthetic Plast Surg. 2007
- The role of biofilm in breast implant-associated capsular contracture. Tamboto H et al. – Plast Reconstr Surg. 2010