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23 June 2025

Docteur Alexandre Mertens

Chirurgie esthétique : en parler ou non à son entourage ?

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Chirurgie esthétique : en parler à son entourage ou non ?

Jeune femme en sous-vêtements en réflexion

Dire ou ne pas dire : le dilemme des patientes

Est-ce que je dois le dire à mes proches ?” C’est une question qu’on peut se poser quand on a un projet de chirurgie esthétique. Et derrière elle, il y a souvent bien plus qu’un simple doute : la peur d’être jugée, incomprise, influencée… ou au contraire, l’envie d’être soutenue.

Quand on envisage une chirurgie, comme une chirurgie esthétique des seins, il y a une dimension profondément intime. C’est une démarche personnelle, parfois longtemps mûrie, et qui touche souvent à un mal-être ancien.

Alors, faut-il vraiment demander l’avis de son entourage ? Voici ce que je pense, après des années à accompagner des femmes dans ce parcours.

Jeune femme nue recroquevillée sur elle-même.

Une décision qui vous appartient, avant tout

La décision de se faire opérer doit venir de soi. 

Pas d’un compagnon, pas d’une mère, pas d’une amie. 

“Tu es très bien comme ça, tu n’en as pas besoin”. Si cela part bien entendu d’une bonne intention, certains parents s’opposent au projet de leurs enfants. 

Certaines femmes peuvent également être culpabilisées par leurs proches à l’idée de faire une réduction mammaire, alors que leur poitrine est à l’origine de douleurs quotidiennes et/ou d’un mal-être profond.

Plus rare, j’ai déjà été confronté à des parents qui poussaient leurs filles vers une chirurgie esthétique. 

L’entourage projette souvent ses propres croyances, ses propres peurs.

Mais il ne peut pas se mettre pleinement à votre place. 

Il ne vit pas ce que vous ressentez dans votre corps. 

Il ne connaît ni vos complexes, ni leur intensité ou leur retentissement psychologique. 

Et c’est précisément pour cette raison qu’il est parfois difficile de parler de son projet.

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Si vous ressentez le besoin d’en parler….

Choisissez des personnes bienveillantes, et pourquoi pas des personnes qui ont elles-mêmes sauté le pas et qui peuvent parler d’expérience. 

Quelqu’un capable d’écouter sans juger, d’entendre votre démarche sans projeter ses peurs ou ses idées. 

Recevoir un avis négatif sur son projet d’augmentation mammaire (ou sur toute autre chirurgie) peut profondément ébranler une décision. Surtout s’il vient d’un proche – enfant, compagnon…

Certaines patientes finissent par tout annuler après une remarque maladroite. Et parfois, à contre-cœur. 

Ce type de pression peut freiner un projet pourtant intime et réfléchi !

Jeune femme en discussion avec son conjoint

Comment en parler à son conjoint ou à ses enfants ?

Une fois la décision prise, vient parfois une autre question délicate : comment en parler à son entourage proche — en particulier son conjoint, ou ses enfants ? 

Là encore, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. 

Mais il y a une chose que je conseille toujours : être au clair avec soi-même, pour pouvoir l’expliquer simplement, sans se justifier.

➡️ Avec un conjoint, ce qui compte, c’est d’exprimer votre démarche avec sincérité : ce que vous ressentez, ce que vous attendez de cette chirurgie, et pourquoi vous avez besoin de ce changement. Ce n’est pas une remise en question de l’amour qu’il vous porte. Ce n’est pas non plus une coquetterie. C’est un choix personnel pour se sentir mieux dans son corps. 

Et souvent, lorsque c’est exprimé avec authenticité, l’autre comprend.

➡️ Avec des enfants, tout dépend de l’âge. Inutile de tout détailler s’ils sont petits. Il est tout à fait possible de dire que vous allez faire une opération pour être mieux dans votre corps, que ce n’est pas grave, et que vous serez un peu fatiguée au début. 

➡️ Chez les adolescents, qui perçoivent mieux les complexes liés à l’image corporelle, une parole simple et assumée peut aussi faire passer un message important : prendre soin de soi, ce n’est pas une faiblesse.

Ce qui fait la différence, c’est le ton, la clarté, et la confiance avec laquelle vous posez les mots. 

Parce que lorsque la décision est bien posée, elle devient plus facile à partager.

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Le rôle du chirurgien : valider la solidité de la démarche

Lors de la première consultation, mon rôle n’est pas de dire oui à tout. 

Mon rôle, c’est de m’assurer que la démarche est profonde, réfléchie, et cohérente avec la personne que j’ai en face de moi. 

Ce n’est jamais un simple coup de tête, et je pose toujours la question du contexte : pourquoi maintenant, pourquoi ce geste, qu’en attendez-vous vraiment ?

Parfois, si la patiente le souhaite, je peux expliquer son projet à ses proches. Cela peut aider à désamorcer certaines tensions, ou à rassurer. Mais cela ne se fait jamais sans son accord explicite.

Ce qui est sûr, c’est que le soutien d’un proche peut faire une vraie différence. Lorsqu’il est présent, bienveillant, respectueux, il sécurise. 

Il ne doit pas être un moteur de la décision, mais il peut être un appui important pour soutenir une personne qui va se faire opérer.

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Complexe physique et poids du regard social

Je le constate tous les jours : le regard des autres est encore un frein majeur. Certaines femmes ne parlent pas de leur projet, non par manque de confiance en elles, mais par peur d’être cataloguées comme superficielles. D’autres assument leur gêne, mais pas leur solution. On tolère mieux une douleur qu’une réparation.

Pourtant, vivre avec une poitrine qui ne nous ressemble pas, qu’elle soit trop présente ou absente, peut avoir un impact réel sur l’image de soi. 

Une chirurgie esthétique réussie, ce n’est pas un changement spectaculaire, c’est un apaisement.

Et ça, seul le patient peut le ressentir.

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Chirurgie esthétique : faut-il garder le secret ?

Il n’y a pas de règle. Certaines femmes assument, en parlent ouvertement et expliquent leur choix avec calme. D’autres préfèrent ne rien dire, ou annoncer après coup. C’est aussi une façon de se protéger. Ce qui compte, ce n’est pas ce que les autres vont penser. Ce qui compte, c’est ce que vous ressentez, vous, en regardant votre corps.

Si vous doutez, prenez le temps. 

Et si vous avez besoin d’un espace neutre, sans jugement, c’est aussi pour cela que je suis là.

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En résumé

  • Vous n’avez pas à demander un avis sur la chirurgie esthétique : votre ressenti suffit.
  • L’entourage ne peut pas toujours comprendre la gêne vécue.
  • Il est important de ne pas subir de pression, qu’elle soit positive ou négative.
  • Le soutien peut être précieux, s’il est bienveillant et sans jugement.
  • La décision doit rester personnelle, assumée, libre et éclairée.

FAQ 

  • Faut-il obligatoirement parler de sa chirurgie esthétique à son entourage ?

Non. Vous êtes libre de garder votre projet pour vous si cela vous aide à avancer sereinement.

  • Comment réagir à un avis négatif sur l’augmentation mammaire ?

Rappelez-vous que ce qui compte, c’est votre mal-être et votre ressenti. Un proche ne peut pas toujours comprendre ce que vous ressentez dans votre corps.

  • Quel est le bon message pour quelqu’un qui va se faire opérer ?

Ce n’est pas : “Tu n’en as pas besoin” ou “T’es sûre que tu ne vas pas regretter ?”. Le bon message, c’est : “Je te soutiens, et je suis là si tu as besoin.” 

  • Est-ce qu’un chirurgien peut parler à ma famille ?

Oui, mais uniquement avec votre accord. Il peut parfois aider à expliquer votre démarche et répondre aux craintes de vos proches.

  • Pourquoi certaines personnes gardent leur opération secrète ?

Par peur d’être jugées ou incomprises. Cela peut aussi être une façon de se protéger dans une démarche intime.

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