
12 June 2025
“Half under the muscle” : quelle est cette technique dont a bénéficié Kylie Jenner ?
“Half under the muscle” :
quelle est cette technique dont a bénéficié Kylie Jenner ?
Dans un commentaire sur les réseaux sociaux, Kylie Jenner a récemment levé le voile sur les détails de son augmentation mammaire avec prothèse, expliquant qu’elle avait reçu des implants “half under the muscle”. Ce terme a suscité beaucoup d’interrogations.
De quoi s’agit-il exactement ? Est-ce une technique spéciale ? Innovante ? Et surtout : est-ce la meilleure option pour tout le monde ?
Je vous explique pourquoi cette technique — que l’on appelle en réalité dual plan — est souvent celle que je privilégie.

“Half under the muscle”, c’est quoi exactement ?
Ce que Kylie Jenner décrit, c’est une technique de positionnement de la prothèse mammaire.
L’implant est inséré dans une loge anatomique spécifique, où, dans ce cas :
- la moitié supérieure de l’implant est recouverte par le muscle pectoral,
- et la moitié inférieure repose derrière la glande mammaire.
Autrement dit, une partie de l’implant est protégée par le muscle, l’autre se libère sous la glande.
C’est ce que nous appelons en chirurgie esthétique : l’augmentation mammaire dual plan.
Et c’est aujourd’hui l’une des techniques les plus abouties en matière de chirurgie des seins.

Pourquoi je privilégie le dual plan
Dans ma pratique, je recommande le dual plan dans la majorité des cas.
Pourquoi ? Parce qu’il permet de cumuler les avantages essentiels à un résultat naturel, stable et sécurisé.
✔️ Une meilleure dissimulation de l’implant
Le muscle pectoral offre une couche protectrice supplémentaire. Il camoufle l’implant sous la peau, en particulier chez les patientes fines ou peu pourvues en tissu mammaire.
✔️ Une courbe plus naturelle
Le muscle épouse et adoucit la partie supérieure de l’implant, évitant un effet “trop rond” au niveau du décolleté, moins push up et donc plus naturel.
✔️ Une sécurité accrue
La position sous-musculaire diminue les risques de coques mammaires (1) (réactions cicatricielles autour de la prothèse). Elle stabilise aussi l’implant dans sa loge, limitant les migrations ou déformations au fil du temps.
✔️ Moins d’animation musculaire
Le muscle est partiellement libéré dans sa partie inférieure, ce qui évite les contractions visibles (ou “animation de l’implant”) qui peuvent survenir lorsque l’implant est totalement placé sous le muscle et qu’on l’utilise (pour porter quelque chose, faire des pompes, des tractions….)
✔️ Un déroulement naturel du pôle inférieur
La glande mammaire, libérée du muscle, peut épouser l’implant dans sa partie inférieure, créant un galbe naturel “en poire”, plus élégant que le “ballon” arrondi – et ce même si le prothèse mammaire est ronde.

Quelles sont les autres techniques de placement de l’implant ?
Même si le dual plan est selon moi la meilleure méthode pour combiner la sécurité, le résultat naturel et stable, il n’existe pas une seule méthode universelle, et le choix de l’endroit où l’implant doit s’adapter à la patiente et non l’inverse.
Voici les alternatives :
#1 Positionnement rétro-musculaire exclusif
L’implant est entièrement derrière le muscle.
→ Avantage : très bonne protection
→ Inconvénient : risque élevé d’animation musculaire, parfois visible au simple mouvement.
→ Moins esthétique dans certains cas, car le muscle peut “écraser” l’implant.
#2 Positionnement rétro-fascial
Peu connue du grand public, l’implant est ici placé entre le muscle et son aponévrose (fine membrane fibreuse, le tissu du muscle).
→ Intéressant uniquement si la patiente a déjà beaucoup de tissu mammaire ou graisseux.
→ Moins de couverture musculaire, donc moins de camouflage.
→ Utilisé dans des cas très ciblés.
#3 Positionnement rétro-glandulaire
L’implant est placé devant le muscle, directement sous la glande.
→ Très utilisé par le passé, elle retrouve aujourd’hui un regain dans les médias
→ Mais chez des patientes fines, le rendu peut vite paraître artificiel.
→ Risque accru de coques mammaires (1) et de vieillissement prématuré du résultat.

Un implant bien placé, c’est une chose. Mais le bon implant mammaire, c’est capital !
Quelle que soit la loge utilisée, le choix de l’implant est crucial.
Dimensions, projection et volume doivent s’adapter à votre morphologie, à vos tissus, à vos attentes.
>> Je vous invité à lire ici mon article dédié à la taille des prothèses mammaires et aux critères que je prends en compte <<
En effet, c’est le chirurgien esthétique qui vous conseille grâce à son expertise : on ne choisit pas la taille de ses implants toute seule, et pas non plus pour “faire comme quelqu’un”.
Pas même Kylie Jenner (!).
C’est toujours du sur-mesure.

Mon approche : naturelle, individualisée, durable
L’intérêt du dual plan, c’est aussi de servir une esthétique naturelle, bien loin des effets spectaculaires à l’américaine, comme c’est le cas avec l’exemple de la chirurgie de Kylie Jenner (même si c’est techniquement réussi).
L’immense majorité de mes patientes ne cherchent pas à ce que leur poitrine ait l’air opérée, mais plutôt à ce qu’elle leur corresponde, qu’elle s’intègre harmonieusement à leur corps, et qu’elle vieillisse bien dans le temps.
C’est pour cela que chaque choix est pensé avec vous, sur mesure.

En résumé
- La chirurgie de Kylie Jenner a mis en lumière la technique “half under the muscle”
- Il s’agit en réalité de l’augmentation mammaire dual plan, que j’utilise très souvent
- Elle combine esthétique naturelle, sécurité, et discrétion
- Mais elle ne se suffit pas à elle seule pour un résultat naturel : le choix de l’implant reste capital
- Et surtout : on ne copie pas, on crée un résultat sur mesure
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Références :
1. Mosahebi A, Ramakrishnan V, Ghattaura A, McCulley S. The Impact of Breast Implant Location on the Risk of Capsular Contracture: A Meta-analysis. Ann Plast Surg. 2016 Aug;77(2):210–214. doi: 10.1097/SAP.0000000000000227.