8 April 2025
Prothèse en arrière du muscle : pourquoi c’est souvent la meilleure solution
Prothèse en arrière du muscle :
pourquoi c’est souvent la meilleure solution
Quand on parle d’augmentation mammaire avec prothèses, les modes et les discours changent. Mais une chose reste : mon exigence pour offrir aux patientes un résultat beau, naturel et durable.
On entend de plus en plus parler de « préservation du sein », d’implant sous la peau, sans toucher au muscle du sein. Pourtant, je le dis clairement : dans la majorité des cas, placer la prothèse mammaire sous le muscle reste la solution la plus fiable, la plus sûre, et souvent la plus esthétique. Voici pourquoi.
Un choix réfléchi, pas une tendance
En chirurgie esthétique, les tendances vont et viennent. Depuis quelques années, certains prônent une approche dite de « préservation », inspirée de la rhinoplastie, qui consiste à éviter de toucher aux structures profondes, comme le muscle pectoral, pour poser les implants mammaires directement sous la glande.
L’idée peut paraître séduisante : moins invasif, plus respectueux des tissus… sur le papier. Mais la réalité du terrain, les données scientifiques et surtout les résultats à long terme me poussent à nuancer fortement cet engouement.
Quand je conseille à une patiente de positionner la prothèse mammaire sous le muscle, ce n’est pas par habitude ou par conservatisme.
C’est parce que, dans la très grande majorité des cas, cette technique offre le meilleur équilibre entre esthétique, sécurité et durabilité.
Pourquoi placer la prothèse derrière le muscle ?
#1 Un résultat plus harmonieux et naturel
En positionnant l’implant derrière le muscle pectoral en “dual plane”, on obtient un galbe plus progressif du haut du sein.
La courbe est plus douce, sans cet effet bombé ou artificiel que l’on peut parfois observer lorsque la prothèse est placée devant le muscle (augmentation mammaire devant le muscle).
Le muscle vient littéralement « camoufler » la prothèse, ce qui donne un résultat visuellement plus naturel, notamment chez les femmes très minces, maigre ou disposant de peu de tissu mammaire (hypotrophie et aplasie mammaire, soit l'absence quasi totale ou totale de poitrine).
Ce placement évite également les plis au niveau du pôle supérieur du sein, un effet secondaire caractéristique de l’implant mammaire placé devant le muscle.
#2 Un risque réduit de complications
Autre avantage majeur : le risque de coque mammaire, cette réaction inflammatoire qui durcit la prothèse, est significativement diminué lorsque l’implant est placé derrière le muscle.
Plusieurs études *, ainsi que mon expérience avec plus de 1500 patientes opérées en dual plan (technique qui combine un placement partiel derrière le muscle et sous la glande), confirment cette réalité : le muscle agit comme une barrière protectrice.
Mais qu’en est-il de la douleur ?
C’est souvent la première inquiétude des patientes : la douleur après augmentation mammaire sous muscle est-elle plus forte ?
Il est vrai que cette technique était autrefois réputée pour des suites plus douloureuses.
Mais aujourd’hui, grâce aux protocoles modernes et à une chirurgie fine et maîtrisée, la différence est minime. Les méthodes d’anesthésie (notamment l’anesthésie loco-régionale) et de gestion post-opératoire permettent un contrôle optimal de la douleur.
Plus de la moitié de mes patientes ont jugé les suites confortables et peu douloureuses, même pour les sportives.
Ce n’est donc pas le cas à 100%, mais c’est beaucoup mieux qu’avant !
➡️ Pour en savoir plus, cet article sur la récupération après augmentation mammaire devrait vous intéresser.
Préserver le sein, oui, mais…
Je suis le premier à m’intéresser aux innovations.
Dans certains cas précis, notamment chez des patientes avec un bon volume glandulaire et des tissus de qualité, il est possible d’opter pour une augmentation mammaire devant le muscle. Mais pour cela, il faut se fier à l’expérience et à l’avis du chirurgien.
Mais soyons clairs : ce n’est pas, à mes yeux, la meilleure option pour la majorité.
Trop souvent, l’argument de la préservation est brandi sans tenir compte des réalités anatomiques, de la morphologie originelle du sein, ou du rendu à long terme.
Chaque cas est unique : l’importance de l’analyse personnalisée
Aucune technique n’est universelle. C’est pourquoi je réalise toujours une analyse précise du thorax, de la glande, de la peau de chaque patiente, de ses projets futurs (grossesses ?) et de l’ensemble de sa silhouette, avant d’élaborer un projet.
Comme dit plus haut, parfois, un implant devant le muscle peut être pertinent ! Mais dans 80 % des cas, positionner la prothèse mammaire sous le muscle (en dual plan) est la solution qui assure à mes patientes un résultat plus naturel, plus stable, et plus sûr.
Implant mammaire derrière le muscle en dual plane : ma technique privilégiée
Placer la prothèse en arrière du muscle en Dual Plane reste, dans la grande majorité des cas, la technique la plus fiable pour obtenir une poitrine naturellement galbée, qui vieillit bien et avec un risque de complications réduit.
Mon objectif n’est pas de suivre une tendance, mais d’offrir à chaque patiente un résultat à la hauteur de ses attentes, en toute sécurité !
FAQ
Ce que vous vous demandez sur la prothèse mammaire sous le muscle
- Est-ce que la pose de la prothèse sous le muscle est plus douloureuse ?
Les suites opératoires peuvent être un peu plus sensibles dans les premiers jours, mais les techniques actuelles permettent de bien contrôler la douleur.
- Peut-on faire du sport si l’implant est placé derrière le muscle ?
Sport et chirurgie mammaire ne sont pas incompatibles, loin de là. Mais après une pose de prothèses, il est nécessaire de se reposer, puis de reprendre les activités sportives progressivement. La fonction musculaire est parfaitement conservée, y compris chez les sportives de haut niveau.
- Y a-t-il un risque d’animation du muscle ?
Lorsque l’implant est placé derrière le muscle pectoral, celui-ci recouvre partiellement ou totalement la prothèse. Si le muscle se contracte de façon intense (par exemple pendant un effort, un exercice de musculation ou même certains gestes du quotidien), il peut entraîner un léger mouvement visible de la prothèse sous la peau, ce qu’on appelle « animation ». Lorsque la loge est bien réalisée et la technique maîtrisée, ce phénomène est très limité, voire absent.
- Quels sont les avantages du placement sous le muscle par rapport à devant le muscle ?
Un rendu plus naturel, une protection supplémentaire contre les coques, une meilleure tenue dans le temps, et un aspect moins visible chez les patientes fines.
- Est-ce possible de choisir l’implant devant le muscle malgré tout ?
Le choix de l’un ou l’autre dépend de votre morphologie et de l’analyse de vos tissus mammaires et de vos seins originaux. C’est le chirurgien qui vous conseille sur la meilleure approche.
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Références
Bui DT, Silvestre J, Chang DW. A Systematic Review and Meta-Analysis of Capsular Contracture Rates in Subglandular Versus Submuscular Breast Augmentation. Ann Plast Surg. 2015 Mar;74(3):321-30
Tebbetts JB. Dual plane breast augmentation: optimizing implant-soft-tissue relationships in a wide range of breast types. Plast Reconstr Surg. 2001 Dec;108(7):1897-917.
De Benito J, Pizzamiglio R. Seven-year experience in treating capsular contracture with the dual plane technique.Aesthetic Plast Surg. 2003 Jul-Aug;27(4):303-10.
