
30 May 2025
Le soutien-gorge Interne pour stabiliser les prothèses mammaires
Le soutien-gorge interne pour maintenir les prothèses :
qu’est-ce que c’est ?

Quand je réalise une pose de prothèses mammaires, je pense autant à leur position immédiate qu’à leur tenue dans le temps. Pour éviter qu’une prothèse mammaire ne descende ou ne s’écarte avec les années, j’utilise parfois une technique précise : le soutien-gorge interne, ou internal bra. Un geste discret mais clé, qui permet de mieux ancrer la base du sein et de maintenir les implants en place durablement.

Un geste invisible qui fait toute la différence
Lorsque je réalise une augmentation mammaire, je ne me contente pas de placer des implants. Mon objectif, c’est aussi de garantir un résultat stable et harmonieux dans le temps. Une complication fréquente — et particulièrement décevante sur le plan esthétique —, c’est la prothèse mammaire qui descend progressivement, tirée par la gravité. C’est d’autant plus fréquent quand il s’agit d’une forte poitrine, avec des seins lourds ou une peau moins tonique.
Pour limiter ce risque, j’utilise souvent une technique que je considère comme l’un des piliers d’une augmentation réussie : le soutien-gorge interne / brassière interne / internal bra.

Pourquoi parle-t-on de soutien-gorge interne ?
Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, il ne s’agit pas d’un vêtement à porter après l’opération.
Le soutien-gorge interne est une structure chirurgicale, créée lors de l’intervention, pour maintenir les implants dans la bonne position. Il s’inspire du rôle d’un vrai soutien-gorge : soutenir la poitrine qui tombe, éviter les déplacements latéraux (éviter les seins écartés) ou vers le bas, et préserver la forme naturelle du sein.
Le point clé, c’est la fixation du sillon sous-mammaire. C’est lui qui délimite la base du sein, et c’est souvent lui qui cède si les implants sont trop lourds ou mal soutenus.
En renforçant cette zone, je crée une sorte de “hamac” anatomique pour les implants.

Comment je crée un « internal bra » pendant l’intervention
Concrètement, voici ce que je fais :
- Je commence par créer une loge précise et stable pour l’implant, généralement en dual plane (partiellement sous le muscle).
- Ensuite, je renforce le sillon sous-mammaire avec des points de fixation solides – pour ma part des fils à résorption lente –, souvent sur le fascia du muscle ou les tissus profonds.
- J’ajuste lorsque c’est nécessaire la partie latérale pour éviter que l’implant ne “fuite” vers le côté
- Enfin, je referme les tissus de manière à former une brassière interne anatomique, qui épouse la base du sein et limite les risques de descente ou d’écartement des prothèses.
C’est un geste technique, parfois minutieux, mais qui apporte une vraie valeur ajoutée au résultat final et sur la durée.

Internal bra : est-ce que toutes les patientes en ont besoin ?
Il y a systématiquement un travail réalisé au niveau du sillon.
Dans certains cas, je double les sutures, toujours avec des fils à résorption lente.
Ce soutien interne est d’autant plus important le risque de ptôse secondaire ou de déplacement sur les côtés est élevé, et notamment :
- Implants de gros volume
- Tissus cutanés relâchés ou peu résistants
- Correction d’un affaissement associé (souvent combinée à une mastopexie)
- Seins lourds ou morphologies spécifiques
- Thorax large ?

Est-ce une technique récente ?
L’idée du soutien-gorge interne existe depuis plusieurs années, mais on peut dire que c’est une approche assez récente.
Certains chirurgiens utilisent des sortes de petites plaques (acellular dermal matrix), qu’on appelle parfois implanted bra, mais je ne les utilise pas.
➡️ Personnellement, je privilégie des points de fixation profonds, un maillage. C’est une technique que je considère fiable, évolutive et adaptable à chaque patiente.

Peut-on ne plus porter de soutien-gorge après ?
Je comprends que ce soit une question fréquente, surtout quand on parle de “soutien-gorge interne” : mais NON, cette technique ne remplace pas totalement le port du soutien-gorge, surtout dans les mois qui suivent l’intervention – et bien sûr, il ne remplace pas le port de la brassière post-intervention !
Après l’opération, je vous prescris un soutien-gorge post-opératoire spécifique pour maintenir les implants en place pendant la cicatrisation.
Et par la suite, même si certaines patientes aiment ne rien porter, je recommande de continuer à target="_blank" rel="noopener" href="https://docteur-mertens.fr/actualites/faut-il-porter-un-soutien-gorge-/">porter un bon soutien-gorge, surtout pour les poitrines au-delà d’un bonnet B, si vous voulez préserver le résultat à long terme.
Le soutien-gorge interne
Foire aux questions
La mise en place du soutien-gorge interne est-elle douloureuse ?
Non, cela ne modifie pas la douleur post-opératoire augmentation mammaire, qui reste légère à modérée grâce à une prise en charge et un protocole adapté. La brassière interne ne crée pas de tension supplémentaire.
Y a-t-il une cicatrice en plus ?
Non, cette technique ne nécessite pas d’incision supplémentaire. Elle est réalisée à l’intérieur, via les voies d’abord classiques.
Est-ce que cela se voit sur la forme du sein ?
Non, au contraire. Cela contribue à préserver une forme naturelle, sans déformation avec le temps
Peut-on le faire aussi avec une mastopexie (lifting mammaire) ?
Oui, c’est même une association fréquente chez les patientes ayant une poitrine tombante et souhaitant ajouter du volume.
Est-ce que ça m’évite de porter la brassière post-intervention ?
Pas du tout. Le port du soutien-gorge de contention est obligatoire, jour et nuit pendant 1 mois et uniquement le jour le mois d’après.